Malgré ce que beaucoup de gens pensent, je ne suis pas une peste. Je suis juste une fille bien trop honnête et franche et qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense. Si quelque chose est moche, je le dis. Et si quelque chose est magnifique, c'est la même chose. Je manque de tact, c'est vrai, mais c'est parce qu'on m'a toujours appris qu'il fallait dire la vérité et ne jamais mentir. La preuve, je ne garde jamais quelque chose pour moi même, il faut absolument que je le dise à tout le monde. Incapable pour moi de garder un secret, je suis extrêmement bavarde et je ne me rends pas compte de ce que je dis. Optimiste comme personne, ce n'est pas moi qui vous sortirai des phrases sarcastique, cyniques ou ironiques. Au contraire, je suis toujours le sourire aux lèvres et jamais je ne pleure. Je crois que je ne suis même pas capable de pleurer. Quand je suis triste, je me mords la lèvre, et c'est tout. Ce qui fait que j'ai les lèvres très abimées parfois et que je transporte toujours avec moi un baume que j'applique à chaque fois. J'ai aussi ce tic de me tripoter le lobe de l'oreille quand je suis stressée, ce qui arrive souvent. Je ne suis pas une fille insouciante qui marche dans la vie sans se soucier de ce qui s'y passe, non. Je suis assez impliquée dans ma vie et dans celle des autres pour stresser et angoisser régulièrement, en m'inquiétant pour les autres. J'ai toujours eu cette habitude de m'occuper plus des autres que de moi même, cela m'a été inculqué par ma mère et je n'ai jamais changé de caractère. Généreuse, j'aime offrir aux autres et ils me le rendent bien en étant gentils avec moi. Attention, je ne dis pas que je les achète pour qu'ils ne soient pas méchants avec moi, loin de moi cette idée. Juste, j'aime faire plaisir aux autres, et les autres aiment me faire plaisir. Affectueuse, je suis la personne la moins gênée du monde par rapport aux câlins et aux bisous. En vrai, j'embrasse tout le monde sur la bouche. Je suis également très rancunière et quand on me fait une crasse, je ne l'oublie pas. Alors attention !

Commençons par le haut de ma tête voulez vous bien. Je possède de longs cheveux noirs qui descendent en cascade sur mes épaules. Ils sont assez longs et à part les pointes, ça fait assez longtemps que je ne les ai pas coupés. Mon visage est plutôt long et bien formé. Mes pommettes sont hautes et mes joues creusées car je suis très mince. Mes sourcils épilés surmontent des yeux de couleur bleue, avec des longs cils souvent couverts de mascaras. J'ai des légères poches sous les yeux car je déteste dormir. Sinon, j'ai un long nez fin qui n'est en aucun cas proéminent, et des dents blanches surplombées par des lèvres pulpeuses. Je suis très mince, même presque maigre, mais je conserve des formes appropriées aux jeunes de mon âge. Je suis plutôt grande et porte des chaussures petites. Mon style vestimentaire ? Je suis toujours à la mode ! J'adore faire du shopping alors vous me verrez toujours avec les derniers vêtements en vitrine. Je ne mets jamais de pantalon car je trouve ça anti féminin alors vous me verrez toujours avec des jupes ou des robes.

Je faisais tranquillement des pâtés de sable dans le bac. Rien ne me dérangeait, et je pouvais écouter tranquillement les oiseaux qui chantaient et sentir les agréables rayons du soleil qui se reflétaient sur ma peau, remplissant mon corps d'une sensation de chaleur non négligeable. Alors que je parfaisais mon château de sable, un petit gamin s'avança vers moi et s'amusa à écraser mon œuvre de plusieurs heures. « Qu'est-ce que tu fais !!! » Il ne me répondit pas et dans un rire, il s'éloigna au loin pour rejoindre ses parents qui ne semblèrent pas le gronder pour ce qu'il venait de faire. Quant à moi, j'étais bien triste et je me mettais à pleurer car j'avais pris beaucoup de temps à bâtir ce château, pour qu'il soit ensuite réduit à l'état de poussière. « Ça va pas ? » Je relevais la tête, étonnée. Un petit garçon se tenait devant moi, un ballon dans les mains et semblait concerné par mon état d'esprit. « On a écrasé mon château de sable .. » Je continuais de pleurer et le petit garçon s'assit en face de moi avant d'effacer les larmes de mon visage. « Si tu veux on en refait un tous les deux ! Et si quelqu'un s'approche je lui jette mon ballon dessus ! » Je rigolais et bientôt, mes larmes s'arrêtèrent de couler. Nous nous mirent à l'ouvrage. Je me sentais bien en sa compagnie, et même petite comme j'étais, j'aurais voulu ne jamais le quitter. Sauf que c'était impossible. Ma mère et moi voyagions tout le temps et nous ne restions jamais à un endroit plus d'un an. Par conséquent, j'avais commencé depuis peu à prendre des cours par correspondance et cela me convenait. Je ne rencontrais pas beaucoup d'autres enfants et je n'étais pas habituée à avoir des amis. Après plusieurs heures à construire notre château, il était enfin prêt. Il ne ressemblait pas à grand chose mais c'était bien mieux que rien, en tout cas. « Eh ben voilà c'est fini ! » Un silence retentit comme un coup de gong. Nous attendions tous les deux quelque chose sans savoir exactement quoi. AU bout d'un moment, il se décida à prendre la parole. « Je peux t'embrasser ? » J'étais interloquée. Puis, les joues rouges, je répondais. « Oui. » Il appliqua un petit baiser sur ma bouche et dans un rire il me prit la main et nous commençâmes à courir vers les balançoires. Chacun assis sur la sienne, je lui prenais la main. « Je vais bientôt partir .. » « C'est dommage, je t'aime bien. » « Quand nous serons plus grand, tu veux bien faire quelque chose pour moi ? » «  Oui ? » « Viens à l'université de Miami, j'y serai. Et nous nous retrouverons. » « D'accord. »


Des larmes coulèrent sur mes joues. « Mais qu'est-ce que tu fais ? » Je relevais mon buste, tenant ma couette entre mes mains pour ne pas découvrir mon buste nu. En fait, il n'y avait pas que mon buste qui était nu mais tout mon corps, étant donné que je venais de faire l'amour avec le garçon qui me plaisait au lycée depuis des mois. Alors, avant de partir de la ville, je voulais lui offrir ma virginité. Sauf que ça ne s'était pas passé du tout comme je l'avais imaginé. Ce n'était pas du tout romantique et je n'avais ressenti aucun plaisir. De plus, il ne semblait même pas s'occuper de moi et ne voulait que partir bien vite d'ici pour ne plus avoir à faire avec moi. « Ne pars pas ! » Je semblais le supplier, ce n'était pas moi, j'étais pathétique. « Je n'ai rien à faire ici, c'était cool tu sais, mais je ne recherche pas de relation sérieuse. » Et je le regardais partir, me laissant dans mon lit, seule. Ma mère s'était absentée quelques jours pour assister à une manifestation pour les droits des animaux. Elle comme moi étions très impliquées dans ce genre de cause et ne perdions jamais une occasion de faire une différence. J'étais végétarienne tout comme elle car nous ne supportions l'idée de ces animaux élevés et traités comme des objets avant d'être violemment tués juste pour le bon vouloir de l'homme; qui après tout, était un animal comme les autres. Mais ce n'était pas le sujet en ce moment, non ? Je me relevais et ramassais mes habits tout en pleurant. Jamais je n'avais pleuré autant. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, tout en me mordant la lèvre, ce que je faisais lorsque j'étais triste. Il était parti et j'étais seule, et tout d'un coup, j'eus une horrible pulsion. J'avais envie de manger, vraiment envie de manger. Je me précipitais vers le frigo et sortais tout ce qui était consommable, au pot de crème fraiche aux pommes de terre en salade. Et je mangeais. Vite et sans m'arrêter, j'engloutissais et mon ventre se remplissait jusqu'à exploser. Je ne pleurais plus, mon cerveau était comme déconnecté, je ne pensais plus qu'à la nourriture et bientôt, je ne pus avaler une autre chose. Seulement, une vague de culpabilité s'abattit sur moi et je n'eus d'autre choix que de m'avancer vers les toilettes péniblement, et de m'enfoncer deux doigts au fond de la gorge pour vomir. Je me déversais de tout ce que je pouvais, pensant en même temps que mes pensées négatives partaient avec la nourriture. Une fois tout cela fini, je me reposais contre le mur, essoufflée de tant d'effort, et pleurais toutes les larmes de mon corps. Le début d'un cercle vicieux.


Je n'étais plus capable de pleurer. Plus depuis ma première crise de boulimie. Et pourtant, j'en avais envie à ce moment précis. Alors que je tenais le test de grossesse dans ma main et que j'attendais le résultat. C'était horrible. Cette attente, ce sentiment de ne rien contrôler alors que toute ma vie était faite autour du contrôle. Je ne voulais pas être enceinte. Pourquoi ? Parce que j'étais trop jeune. Je ne pourrais jamais faire carrière dans la musique comme je le voulais si j'avais un enfant. M'en occuper prendrait trop de temps et … Je ne savais pas si je pourrais l'aimer comme il le faudrait. Je n'étais pas capable d'aimer une petite chose comme ça, qui ne faisait que jacqueter tout le temps ! De qui j'étais enceinte ? C'était une longue histoire .. Ou pas vraiment. Quand j'étais allée en Australie avec ma mère, j'avais rencontré ce garçon, Aaron. Il était vraiment parfait, j'étais amoureuse de lui, il était amoureux de moi, et nous ne pouvions nous passer l'un de l'autre. Seulement j'avais dû quitter l'Australie pour Miami quand ma mère a décidé de déménager et nous avions dû nous quitter .. Mais pas sans rien. J'avais eu du retard dans mes règles et je craignais le pire. Ainsi, j'attendais que le signe nous montre si oui ou non je devais abandonner tous mes rêves, pendant neuf mois au moins, si je décidais de ne pas le garder. Je ne voulais pas avorter, c'était contre mes principes. Et là, la vérité apparut. Je l'étais ! J'étais enceinte ! Je me mordais la lèvre de désespoir. Je le ferai adopter, c'était sûr.



J'avais quitté la ville. Avant que cela ne se voit sur mon ventre, j'avais décidé de quitter Miami pour partir vers Dallas et abandonner toute la vie que j'avais avant. J'avais dit à ma mère que j'avais reçu une offre de stage intéressante dans la grande ville et étais partie avec mes économies dans un petit appartement minable dans lequel je me trouvais en ce moment. Ma vie était pitoyable. Je n'avais pas pris de congé maternité et avais travaillé dans un petit café comme serveuse durant tout le temps de ma grossesse, endurant les jeunes aux yeux ronds qui me voyaient travailler avec un ventre gros comme ça. Cela avait été l'enfer, mais je n'en étais ressortie que plus forte. N'était-ce pas le principal ? Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Je me levais finalement pour me faire une tisane, et alors que je marchais vers le comptoir de la cuisine, quelque chose de liquide rentra dans ma chaussure. J'avais perdu les eaux. Rapidement, je prenais le téléphone et composais le numéro d'une compagnie de taxi pour qu'on vienne me chercher. Le temps sembla se ralentir et j'attendais longtemps avant que quelqu'un vienne. Déjà, les contractions commençaient, et je ne pouvais qu'endurer cette douleur avec tout ce que j'avais en moi pour le faire. Le trajet jusqu'à l'hôpital ne fut que souffrance, et à peine arrivée, il fallait attendre qu'une chambre se libère. Je crus réellement que j'allais accoucher dans la salle d'attente, là, par terre ! Mais finalement, ils me trouvèrent un lit et je pus m'allonger. Il y avait tellement de médecins autour de moi et d'infirmières, je ne faisais que pousser encore et encore et les autres ne rendaient pas la chose plus facile. J'étais seule, extrêmement seule, et je pleurais de désespoir. Finalement, une petite file naquit, et je n'eus même pas le temps de la voir que déjà, ses nouveaux parents la prirent dans ses bras. A la minute où je signais le papier d'adoption ,je sus que j'avais fait une erreur. Mais ne souhaitant gâcher le bonheur des parents de ma magnifique petite Rose, je laissais passer. Commença une nouvelle vie pour moi dans la ville de Dallas, avant que je ne me lasse et que je ne revienne à Miami.