Vous savez quoi? Aujourd'hui je me décidais à aller en cours! Oh oui c'était un grand jour, parce qu'en ce moment, je passais plus de temps sur le campus qu'en salle de cours à écouter le discours barbant d'un de ses binoclars de prof! Mon arrivée à Miami n'était pas programmé dans mon idéal d'avenir. Non, il y a de ça quelques années, je m'étais toujours dit que j'allais faire une grande carrière de basket, que j'allais faire ma vie avec ma petite amie de l'époque, et que bien entendu j'allais être heureux, mais 3 ans plus tard, j'étais tellement loin de tout ça, je ne voyais plus cette vie là pour moi, il me manquait une seule et unique chose : mes parents. Je n'étais plus un petit garçon lorsque mes parents sont décédés, non j'étais un homme, mais qui avait gardé un rapport priviligié avec ses parents, une vraie relation, j'avais besoin d'eux, et du jour au lendemain, on me les a enlevé, un chauffard me les a enlevé. Je n'avais plus envie de penser à ça, à cette douleur dans ma poitrine que je ressentais à chaque fois que je pensais à eux. Je sortais de mon lit, laissant derrière moi un corps nu, une conquète de plus, une fille avec qui j'oubliais pendant quelques minutes la personne que j'essayais de fuir, moi même. Je n'étais plus celui que j'étais avant, même si dans ma tête, il n'était pas très loin, je préférais me cacher dans un personnage pour éviter de souffirir. J'allais alors directement dans ma douche alors que mon coup du soir se réveillait, je lui fit un signe de la tête avant de m'enfermer à clé dans la salle de bain, j'avais pas envie de lui parler, elle n'avait qu'à comprendre qu'il fallait qu'elle s'en aille après tout. Une fois ma douche faite, j'attrapa mon sac et je partie directement en direction de ma salle de cours. J'entrais dans la salle, m'installant à côté d'une jolie blondinette, alors que je la saluais en souriant.

Pour une fois qu'un début de cours m'intéressait, enfin quand je dis un début de cours ici c'était plutôt ma voisine qui provoquait cet intérêt soudain : une jolie blonde aux yeux bleus, aux formes ... très avantageuses et surtout aux moeurs assez légers quand on voit le rentre dedans auquel j'ai le droit depuis tout à l'heure. Enfin, n'écoutant qu'en partie ses dires et ses histoires qui me passionnaient beaucoup moins que le 95D que j'avais sous les yeux, je me contentais d'un simple "Ouais", "Super" ou "Intéressant" de temps à autre; mais alors que la demoiselle ne parlait plus et envoyait des regards insistants dérrière mon dos, je finis par me retourner et constater la présence de Kiara.

Toujours aussi jolie et terriblement sexy aujourd'hui, ma Belle Brune comme j'aime l'appelé parfois taper du talon pour faire comprendre à ma voisine qu'elle n'était pas la bienvenue à cette place et qu'elle devait libérer l'espace dans la seconde sous peine de ne plus revoir le jour. Voulant encore profiter de sa jeunesse, celle-ci disparue en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire et Kiara s'installa donc juste à côté de moi sans dire un mot et surtout visiblement très énervé.

Kiara était un peu la fille qui me faisait craqué mais avec qui j'avais réellement du mal à me livrer totalement. Je sais ce que vous allez dire que je devrais ravalé la fierté que je pouvais avoir et arrêter de draguer tout ce qui bouge, mais il était de plus en plus difficile de garder mon calme lorsque j'étais avec elle, elle avait pour habitude de me mettre hors de moi, et cela malgré tout ce que je pouvais faire pour me calmer à croire que je ne l'appréciais beaucoup plus que je n'osais l'avouer. Je posais alors ma main sur la table, cherchant un moyen de lui faire comprendre que j'étais disposé à lui parler, si elle le faisait aussi.

J'étais assise, et j'observais, en silence, le tableau noir qui me faisait face. Je devais tenir encore une dizaine de minutes avec que la cloche ne sonne. Alors je n'aurais plus besoin de parler à Matthew, étant donné que le cours aurait commencé. De son côté, il semblait attendre que je lui parle, chose dont je n'avais pas du tout envie, après ce que j'avais vu. Je ne comprenais rien, je ne savais pas pourquoi j'étais dans un tel état. Ca n'était pas la première fois que je le voyais en compagnie d'une autre fille, et, avant cela, ça ne m'avait jamais rien fait. On avait convenu, il y a déjà quelques mois, qu'il n'y aurait jamais rien entre nous. Simplement deux amis couchant ensemble. C'était bien mieux comme ça, ça nous convenait à nous deux. Chacun était libre d'aller voir ailleurs, ce que nous faisions tout les deux. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour parler à cette fille, pourtant je le faisais. Je n'étais pas objective, je le savais, mais j'étais trop énervée pour me remettre en cause à ce moment là, et pour me poser des questions sur mon état.

Fixant toujours le tableau, je déclarais, d'une voix froide, sans prendre le temps de le regarder en lui parlant.

- Tu as oublié ta ceinture chez moi il y a deux jours.

Rien de plus, pas un bonjour, un ça va, rien. Je voulais qu'il voit que j'étais énervée. Pourquoi ? Aucune idée. Mais je le connaissais bien, et il n'allait probablement pas me laisser bouder comme ça. Si je lui disais ce qu'il m'arrivait, que je ne voulais pas qu'il voit d'autres filles, il allait s'énerver. C'était un garçon tout à fait détestable, sanguin, rebelle, se foutant des sentiments des filles avec qui il couche, têtu, et j'en passe. Pourtant je m'étais attachée à lui, et j'avais l'impression - je n'étais certaine de rien - qu'il se comportait différemment avec moi - un peu, du moins sur le fait qu'il ne m'avait pas lâché après avoir couché une fois avec moi, sur le reste, il restait le même - mais c'était peut-être mon esprit qui me jouait des tours.

J'ouvris alors mon cahier au hasard, et tombais sur une page blanche. J'arrêtais de jouer avec mon crayon et commençais à dessiner et à écrire n'importe quoi sur cette page. Lassée de ce jeu, je changeais de page et me mis à dessiner la classe dans son ensemble. C'était une façon de prouver à Matthew que je n'étais pas encline à discuter aujourd'hui, que je m'en fichais de lui. C'était faux, mais c'est ce que je voulais lui faire croire, indirectement, car ce geste avait été tout d'abord le fruit de mon ennui, du fait que je détestais rester quelques minutes sans rien faire.

Je n'étais pas une bonne actrice, et c'était bien pour cela que je n'avais pas suivi des cours pour devenir comédienne. Alors que j'essayais de jouer à l'indifférente, je savais que c'était plutôt raté, et que ma colère ressortait plus qu'autre chose, tandis que j'essayais de la cacher. En général, j'étais une fille débordante de vie, toujours entrain de sourire et de rire, légèrement collante et soûlante sur les bords. Je le savais, mais c'était ce qui faisait mon charme, du moins c'est ce que je disais. Mais aujourd'hui, je n'avais pas envie de rire ou d'asticoter Matt' comme je le faisais d'habitude, et c'était probablement ça qui me trahissait.

Je me retournais pour observer la classe. Des filles, des garçons, mais personne qui n'arrivait à la cheville de Matthew. La blonde à qui il était entrain de parler quelques minutes auparavant, était plongée en pleine discussion avec une brune qui semblait plus s'intéresser à ses ongles qu'à ce que pouvait lui dire la blonde. Elle croisa mon regard, ce dernier en disait tellement long sur mes intentions à son égard, mon envie de la tuer, sur le champ, qu'elle fit comme si elle n'avait rien remarqué, et continua sa discussion avec son amie tout en évitant soigneusement de recroiser mon regard à nouveau, histoire de pouvoir continuer à vivre encore quelques belles années.

- Je viendrais la chercher ce soir alors !

Je me retournais à nouveau vers Matthew. Il espérait venir chez moi ce soir ? Et ? Il attendait quelque chose, je le savais. Cette phrase n'était pas sans sous-entendus, loin de là. En temps normal, j'aurais été la première contente de savoir qu'il passerait me voir ce soir, mais là, je me retenais de manifester ma joie. J'étais toujours énervée, car je savais que si c'était moi ce soir, ça serait certainement une autre fille le jour d'après. Or, j'avais envie d'être la seule fille. Je savais que c'était impossible, et que j'avais été la première à dire qu'il n'y aurait jamais rien entre nous, mais les choses avaient changées. Je voulais qu'il y est quelque chose. Mais d'un côté, je savais que ça ne pouvait que mal terminer. Je ne voulais que d'une relation sérieuse exclusive, pas une relation ressemblante de la polygamie. Mais lui comme moi n'étions pas du genre à nous poser tranquillement. Mais peut-être cela pouvait changer, s'il était le bon, et si j'étais la bonne...

- Ok, passe ce soir mais pas trop tard, j'ai un garçon qui vient à la maison.

C'était faux, du moins pour l'instant. S'il passait, je trouverais rapidement quelqu'un à ramener chez moi pour le rendre jaloux. Je savais très bien qu'il s'en fichait totalement de moi, et que de son côté, il n'était pas jaloux, mais au moins, je me donnais l'impression de ne pas être totalement désespérée.
La cloche sonna alors. Le professeur n'allait pas tarder à arriver, ce qui allait probablement mettre fin à notre discussion... Ou pas...

Et elle recommençait, mon dieu ce qu'elle pouvait me mettre à cran cette fille! Je ne la comprenais plus, et je ne me comprenais pas non plus dans un sens, je me demandais pourquoi je restais autant auprès d'elle, alors qu'elle m'agaçait nettement! Avais-je des sentiments pour elle? Non je n'avais pas le droit de m'infliger ça à nouveau, pas depuis mes parents, pas depuis mon ex, je ne voulais pas, je ne peux pas, je n'ai pas le droit d'infliger cela à qui que ce soit! Et puis surtout ps avec qu'elle dans le rôle de l'aimée... Kiara povoquait chez moi tellement de choses que cela releverait surement du sado-masochisme (ou autre pratique bizarre dans le genre) si je me permettais de sortir avec elle, en plus je suis quasiment persuadé que de son côté, je ne vaux pas mieux que bons nombres de gars de la FAC et c'est tant mieux d'un autre côté comme ça la tentation est nulle.

- " Je passerais relativement tôt dans ce cas bien que je pense que tu ne trouveras personne qui ne te supporte aussi bien que moi. "

Encore une fois je jouais la carte de la provoc' pure et dure avec elle, pour la faire réagir dans un premie temps, pour l'embeter et l'agacer ensuite et surtout pour voir sa réaction face à ces affirmations qui sont toutes vraies; et ça Kiara et moi le savions parfaitement. Je restais stoïque sur ma chaise sans vraiment la regarder, espérant que le prof arrive d'une minute à l'autre pour mettre fin à cette conversation ... bien que j'aimais cette situation car j'étais, pour une fois, en position de force après avoir *déclencher les hostilités* le premier. Et je n'allais surement pas m'arrêter là en plus :

- " Et puis si je fais fuir ce gaçon, c'est que de 1 : il n'est pas très viril, de 2 : il ne voulait pas rester avec toi et de 3 : je serais toujours là MOI. On sait très bien que tu ne me résisterais pas bien longtemps, Kiara. "
Deuxième remarque qu'elle n'apprécierait surement pas du tout, mais qui dans mon cas me satisfaisais au plus haut point car je la mettais quasiment devant le fait accompli. Dans mon cas aussi, il faut le reconnaître, je ne résisterais pas très longtemps si la Belle finissait par me faire des avances mais ça il n'y a que moi qui le sait.

Je jetais des regards discrets vers l'horloge accrochée en haut de la classe, en priant pour que M. Fergusson arrive rapidement. Je n'en pouvais plus de jouer la comédie, ça ne faisait que renforcer mon énervement. Je tapais avec mes ongles sur la table, tout en soupirant et en regardant dans les quatre coins de la pièce pour me donner un air détaché.

- Je passerais relativement tôt dans ce cas bien que je pense que tu ne trouveras personne qui ne te supporte aussi bien que moi.

Je me retenais de lui répondre. Je savais qu'il me provoquait pour que je craque, et il fallait que je passe par-dessus. Mais j'étais du genre à m'emporter facilement, et j'avais du mal à me contenir. Je me demandais comment je pouvais encore le supporter. Il avait le don de m'énerver, mais plus le temps passait, plus je m'accrochais à lui, alors que j'aurais plutôt dû fuir. J'aurais dû partir dès l'arrivée des premiers sentiments. Mais j'étais restée. En espérant quoi ? Que ça puisse changer ? Ca ne pouvait que s'amplifier avec le temps... Je savais que, de mon côté, je n'étais pas la fille la plus facile à vivre de l'université, et je me demandais d'ailleurs pourquoi il restait de son côté. J'étais horrible avec lui parfois, comme il l'était avec moi. Mais moi, de mon côté, je savais très bien ce qui me retenait, tandis que je l'ignorais pour lui. Peut-être le sexe... Dans tous les cas, je savais qu'il avait raison. Il me supportait, malgré mes défauts.

- Et puis si je fais fuir ce gaçon, c'est que de 1 : il n'est pas très viril, de 2 : il ne voulait pas rester avec toi et de 3 : je serais toujours là MOI. On sait très bien que tu ne me résisterais pas bien longtemps, Kiara.

Je me retournais vers lui violemment. Je le fusillais du regard. Je détestais quand il faisait son ''loveur''. Il pensait que je n'étais pas capable de lui résister - il n'avait pas tord après tout... Mais ça, je me refusais à lui avouer. Je voulais garder ce petit secret pour moi, et faire comme si j'étais assez forte pour résister à ses avances. Je ne voulais pas passer pour la plus faible des deux, et je savais que lui, il n'aurait aucun mal à me résister et à aller voir ailleurs.

- Tu m'exaspères Matthew ! Arrête de croire que je ne peux pas te résister, car c'est faux ! Te crois pas mieux que les autres, car ce n'est pas le cas ! Je peux très bien te remplacer, sans problème !
- Bonjour tout le monde ! Kiara, tais-toi.

Je regardais M. Fergusson, avant de reporter mon attention sur Matthew, puis de remettre ma chaise correctement et de me mettre face à ma table. Mon professeur d'Italien fit l'appel, puis il commença son cours. Quelques minutes après le début, je chuchotais à l'attention de Matthew.

- Les mecs donneraient leur vie pour prendre ta place. Ne te crois pas irremplaçable car tu risques de tomber de haut.

Je refixais mon attention sur le tableau noir, et sur le professeur. Je n'étais pas arrogante en temps normal. Là, c'était une façon pour moi de me défendre, de riposter. Mais je savais très bien qu'il avait raison, et c'était bien pour cela que je réagissais ainsi. Il n'y a que la vérité qui blesse... C'est ce qu'on dit. Je commençais alors à prendre des notes, espérant qu'il n'allait pas poursuivre, même si je craignais le contraire. Ce cours d'Italien risquait d'être plus mouvementé que prévu...

*Piqué au vif*, voilà l'expression qui convenait parfaitement à la situation et surtout à l'humeur de mon amie Kiara, et bien que tout cela n'était que pure povoc' visiblement ça a fait son petit effet et je ne pouvais bien évidemment pas m'arêter en si bon chemin. Lorsqu'elle riposta à mes dires, le ton se faisait dur et énervé (se que je comprennais aisément) mais je m'amussais plus qu'autre chose dans ce genre de situation. Elle affirma que je n'étais qu'UN parmis tant d'autres et surtout que j n'étais surement pas irremplaçable, ok sur ce point elle avait parfaitement raison et je savais que je n'étais pas un être supérieur loin de là même puisque je l'affimais moi même parfois ... le moins de fois possible en tout cas. Mais pour le coup, je n'allais pas lui dire de suit qu'elle avait raison et qu'elle n'avait qu'à inviter le premie venu, plutôt me jeter sous un train que d'imaginer cette phrase sortir de ma bouche. Malheureusement pour moi, notre entrevue allait être interrompue par l'arrivée du prof dans la salle et qui venait d'ailleurs de faire une réflexion à Kiara sur ses bavardages mais il m'en fallait bien plus pour me taire et sans aucune hésitation, mêlé avec une pointe d'arrogance je me levais alors et parlais en direction du prof :

- " Désolé Monsieur de vous interrompre mais je dois régler un problème de couple avec ma copine alors on va sortir et revenir très vite. "

Tout en prenant Kiara par le bras, sans lui faire mal, pour l'emmener en dehors de la salle sous les yeux médusés de surprise de toute la salle de classe quand à ma réflexion. J'avais déjà les foudres de la jolie brune donc en rajouter ne serait que plus ... excitant. Arrivé enfin hors de la salle, je plaçais Kiara de façon à ne pas qu'elle puisse s'enfuir à la moindre occasion et lui dit avec un air plus que heureux :

- " Au moins là nous serons tranquille pour parler tout les deux! Et si je te disais que je veux prendre le risque de tomber de haut? Et si je te disais que j'étais bien plus qu'irremplaçable? "

Avant même une once de réaction de sa part, je l'embrassais sans rien lui demander et sans plus d'explications je faisais volte face et me dirigeais ailleurs. Je venais de faire un pas, maintenant la balle est dans son camp.

J'essayais d'écouter le cours, mais autant dire qu'avec Matthew à côté de moi, c'était pratiquement impossible. J'étais impatiente, impatiente que ce cours se finisse et que je puisse m'enfuir, partir loin de lui, loin de toute cette tentation. Je savais que si les choses n'allaient pas plus loin, tout serait réglé d'ici quelques jours. Mais ça n'était pas la bonne solution, car je savais que ma jalousie ne s'en irait pas comme ça, et que je remettrais ça dès qu'il s'approcherait de trop près d'une autre fille. Une relation pareille ne pouvait pas continuer, elle allait mettre notre amitié en péril, c'était certains... Je n'avais pas beaucoup de solution : soit je décidais de ne plus le voir, soit je passais par dessus tout ça, soit... je lui avouais tout. J'étais encore trop perturbée pour savoir quoi faire.

- Désolé Monsieur de vous interrompre mais je dois régler un problème de couple avec ma copine alors on va sortir et revenir très vite.

Je n'avais même pas remarqué qu'il s'était levé. Je le regardais, choquée, et j'essayais de bafouiller quelque chose à l'attention de M. Fergusson, en vain. Aucuns mots ne sortaient de ma bouche tellement j'étais sous le choc. Matthew me prit par le bras avec douceur et m'entraîna avec lui à l'extérieur de la classe, sous les regards surpris et choqués de toute la classe. Je repris pleinement conscience de la situation une fois dans le couloir. Il me coinça entre le mur et lui, pour que je ne puisse pas partir. Tandis que je me débattais faiblement, tout en le frappant sur le torse, il affichait, lui, un grand sourire sur son visage.

- Au moins là nous serons tranquille pour parler tout les deux ! Et si je te disais que je veux prendre le risque de tomber de haut ? Et si je te disais que j'étais bien plus qu'irremplaçable ?

Je n'eus même pas le temps de réagir, qu'il m'embrassa. Mes jambes faillirent me lâcher sous l'effet du choc. Ca n'était pas la première fois qu'il m'embrassait, mais c'était différent, cette fois si. Le baiser fut court mais intense. Il fit volte-face ensuite, me laissant là, en plan. Je ne savais pas comment réagir face à tout cela.

Alors que je commençais à reprendre conscience des choses, je lui disais, adossée contre le mur.

- Je n'arrive plus à te suivre Matthew. Qu'est-ce que tu veux ? Un coup tu couches avec moi, et tu me dis que tu dois partir parce que tu dois voir telle ou telle fille, et un autre coup on dirait que tu veux te marier et avoir des enfants avec moi.

Je me tue. Je fis alors quelques pas à l'opposé de sa direction, et restais le dos tourné à Matt'. J'observais le sol des couloirs, les rangées de casiers contre les murs. Je me demandais s'ils attendaient notre retour à l'intérieur, ou s'ils avaient continué leur cours sans se soucier de notre cas. Je n'en avais aucune idée, ça n'était pas mon principal problème à ce moment là.

Qu’est ce que je voulais ? Si je le savais moi-même je ne serais surement pas ici en ce moment même et encore plus, je ne l’aurais surement pas embrassé devant toute la classe qui s’était agglutinée derrière la vitre comme pour suivre la suite de leur feuilleton préféré. Ce baiser, aussi court qu’il soit, était totalement et radicalement différent de tous ceux que j’avais déjà échangé avec Kiara auparavant car ici je voulais lui signifier que j’en avais assez de jouer à ce petit jeu qui s’était installé entre nous et qui nous faisait plus de mal que de bien. Je me retournai vers elle lorsque je l’entendis parler de son incompréhension vis-à-vis de mon attitude et m’avança de quelques pas pour lui dire :

Je voudrais juste que tu comprennes que de mon côté, cette situation ne me satisfait plus et que j’en ai assez de devoir jouer au dur avec toi Kiara. Je voudrais juste que tu comprennes que je vois autre chose que cette haine qui existe entre nous. Maintenant la balle est dans ton camp et je sais que je ne suis peut être pas celui que tu avais rêvé mais …

Je préférai laisser ma dernière phrase en suspens car je ne savais plus quoi dire, je venais de lui signifier plus clairement qu’il était, de mon côté, possible que quelque chose se passe entre nous après ces dernières semaines où une véritable guerre avait éclaté. Aujourd’hui je voulais autre chose mais en aucun cas la forcer à faire se qu’elle ne voulait pas donc je lui laissais libre choix ; à elle de décider pour nous, et je m’en remettrai à sa volonté.

Je jetais un rapide coup d'oeil à la porte, et remarquais, légèrement gênée que toute la classe s'était agglutinée derrière cette dernière. Comme si nous étions tout deux des bêtes de foire, ou alors des animaux enfermés dans des cages. Dans tous les cas, ils semblaient tous prendre beaucoup de plaisir à nous observer, tandis que moi, de mon côté, je n'avais qu'une seule envie, fuir... Cette discussion prenait une direction qui me déplaisait...

- Je voudrais juste que tu comprennes que de mon côté, cette situation ne me satisfait plus et que j’en ai assez de devoir jouer au dur avec toi Kiara. Je voudrais juste que tu comprennes que je vois autre chose que cette haine qui existe entre nous. Maintenant la balle est dans ton camp et je sais que je ne suis peut être pas celui que tu avais rêvé mais…

Je restais sans voix. De toute façon, que répondre à ces paroles ? Je n'avais pas l'habitude d'avoir de discussions aussi sérieuses, surtout pas en amour. J'étais habituée à coucher, et à abandonner le lendemain. Rares étaient ceux que je revoyais par la suite, et j'évitais soigneusement de m'attacher à mes conquêtes. Ceux qui avaient le malheur de s'attacher à moi, et bien je faisais tout pour les refroidir. Mais là, étrangement, je n'en avais pas envie. Je ne voulais pas abandonner Matthew, et je ne voulais pas qu'il m'abandonne. Je détestais cela. Me retrouver face à mes sentiments était quelque chose de vraiment désagréable. Je me rendais compte que je n'y connaissais vraiment rien en amour, et que tous les conseils que j'avais prodigué à d'autres, je ne souhaitais même pas les appliquer moi même...

Soudain, je fus prise d'une envie tellement forte, que je ne pus me retenir. Je fis un pas vers lui, avant de me jeter littéralement dans ses bras. Je posais mes lèvres sur les siennes, et restais ainsi durant plusieurs secondes. Plusieurs longues secondes. Je n'imaginais que trop peu la réaction des autres curieux derrière leur fenêtre. Prenant peu à peu conscience de ce que j'étais entrain de faire, comme si j'avais été auparavant possédée, je m'éloignais brusquement de lui.

- J... Je... T..

Je regardais autour de moi, paniquée. Puis dans un élan de peur, j'affichais un air désolé à l'intention de Matthew, et je partis en courant.

Tout ça n'était qu'une erreur, une énorme erreur, et pourtant....