« J’ai été accepté à Trinity ! » « Qui n’est pas accepté à Trinity en même temps ? » « Euh, bah je sais pas.. Ton frère peut-être ? » « Bon ok, tu marques un point. »
Nous n’avons pas tous la chance de pouvoir entrer dans de grandes universités, une fois sorti du lycée. Il ne faut pas se voiler la face. Ceux qui font tout et n’importe quoi de leur adolescence et qui n’ont pas de dons particuliers, n’iront jamais à Harvard, Yale, Standford ou encore Berkeley. Ils ne voyageront pas pour intégrer les meilleures universités du monde. Non. Ces gens-là se contenteront de rester dans leur état, parfois même dans leur ville natale. Ils rejoindront des universités bien moins connues, moins cotées, quand ils y arrivent bien sûr (oui parce qu’on ne peut pas passer sa scolarité à s’amuser sans en subir les conséquences par la suite). Mais ne pensez pas que ces personnes-là sont moins heureuses que celles qui étudient parmi les plus grands. Souvent c’est même l’inverse d’ailleurs. Se faire refuser dans une grande université apporte toujours une certaine frustration, voir ses rêves réduit à néant ne donne jamais le sourire. Mais on s’y fait. Certains ne prennent même pas la peine d’y postuler, car ils savent très bien qu’ils n’ont aucunes chances d’être pris.
A Miami, on peut trouver quasiment une dizaine d’universités. Trinity est l’une d’entre elle, mais pas la meilleure. Loin de là. Classée parmi les dernières universités du pays, elle est loin de faire la fierté de la ville, et même de l’état. Il suffit de se rendre sur le campus pour comprendre. Des professeurs complètement désintéressés par leur travail (parfois on se demande même s’ils ont tous leurs diplômes.. à vérifier), une administration qui laisse sérieusement à désirer, des résultats décevants et par-dessous tout, des étudiants qui trouveront certainement plus leur place au jardin d’enfant qu’en études supérieures. Vous l’aurez compris, Trinity est souvent le dernier choix, la roue de secours. Il suffit de demander aux étudiants sur le campus. La plupart vous répondront la même chose. « Moi je suis là parce que je n’ai pas eu le choix, je voulais me la jouer cool cette année mais mes parents m’ont forcé à aller dans une université » ou « j’ai été refusé dans l’université de mon choix, alors je me suis rabattue sur celle-ci » ou encore « moi je suis là parce que je veux rien foutre ». Et oui, à Trinity, c’est plus l’amusement et la flemmardise qui prédominent, au plus grand plaisir des étudiants et désespoir des parents.