Je vais vous raconter en gros, à quoi ce résume ma vie. Je vais faire court et précis.
Je suis Matthias David Sullivan. Sullivan, vous connaissez? C'est une des familles les plus riches de France. Je vous entends déjà dire "Bah ça va, il a la belle vie celui là!". Pas du tout. Certes, avoir de l'argent, c'est génial, on peut faire absolument ce qu'on veut sans budget précis. C'est un avantage. Mais quand vous faite partie d'une famille comme celle là, on attend certaines choses de vous. Je suis fils unique, on en attend donc d'avantage. Je fais des études de droit. Ce n'est pas par hasard. Je serai avocat et je reprendrai l'entreprise familiale. C'est ce que je vais faire? Oui. C'est ce que je VEUX faire? Non. Mais que voulez-vous, c'est ainsi et pas autrement. Notamment que malgré mon côté légèrement rebelle, je déteste décevoir mes parents. Ce que je fais pourtant bien souvent.
La dernière fois que je les ai déçu remonte à pas si longtemps que ça. Il y a quelques jours. Je vous explique tout cela.
J'entame ma dernière année de droit. Ayant des notes que me le permettaient, j'avais la chance de pouvoir faire cette dernière année à l'étranger. Évidemment, c'est mon père qui avait choisit ma destination: Londres. Je suis donc arrivé sur place. Je commença à défaire mes valises dans mon somptueux appartement lorsque je me rendit compte d'une chose. Une chose extrêmement étrange et pour le moins surprenante. J'étais étonné et ne savait pas quoi faire.

On était en novembre et cela faisait deux mois qu'Elena et moi-même se tournions autour. Nous nous étions aperçus pour la première fois dans les couleurs de notre faculté de Droit. La jeune femme avait soutenu mon regard et je lui avait répondu par un sourire espiègle. Notre petit jeu avait duré deux mois jusqu'à ce soir-là. Nous nous étions croisés dans la rue et je l'avais invité à boire un verre, une heure à peine plus tard, nous étions en train de s'arracher nos vêtements dans mon appartement. L'attirance avait été plus forte que les bonnes manières, le courant était passé rapidement. C'est sur la pointe de pieds qu'Elena s'était éclipsée au petit matin, laissant sur la table de chevet son numéro de téléphone.
Durant un an, notre relation se résuma à cela. Une relation de sexfriends. Elena n'avait jamais eu ce genre de relation avant mais mes sextos et mes baisers enflammés l'avaient rapidement convaincu. Quant à moi, j'étais habitué à ce genre de relation. Je n'aimais pas le quotidien, tout comme Elena, j'aimais faire la fête et m'éclater. Au fur et à mesure, nous nous découvrîmes de nombreux points communs : un avenir tout tracé par nos parents, des règles toujours des règles, et une sorte de folie que nous ne cachions pas lorsque nous étions tout les deux. Notre relation n'était pas exclusive et pourtant elle le resta. Pour Elena c'était plutôt parce qu'elle n'avait pas la tête à entretenir une relation sérieuse, l'affection que je lui apportais lui suffisait. Nous nous amusions, buvions, faisions les fous comme des "bons potes" et faisions l'amour. Ça nous suffisait. De mon côté, je ne ressentais pas le besoin d'aller voir ailleurs, même si je continuais d'alimenter mon statut de dragueur invétéré en faisant la cour à toutes les belles filles que je croisais.

Je m'étais remémoré tout depuis le début. Je ne savais pas trop ce qu'il m'arrivait. Enfin, si, je le savais. Mais je ne voulais pas l'avouer. Et pourtant, j'étais bel et bien amoureux pour la première fois de ma vie. Aussitôt, je refis mes valises et sauta dans le premier avions en direction de Miami. Voilà comment je me suis retrouvé ici contre l'avis de mes parents.