✎I read somewhere how important it is in life not necessarily to be strong but to feel strong.

Comme tout le monde je pense que j’ai une maman et un papa. Moi Mathias premier garçon de la famille Lloyd et futur héritier de l’empire que mon père avait bâti à l’époque. Le rêve hein ? Pour ma part non, ce destin m’a suivi pendant toute mon enfance. « Mathias fais pas ci, fais pas ça. » voilà ce que ma tendre mère me disait. Mon père lui sa phrase rituel « Ne me fais pas honte Mathias.» Pour un gamin de mon âge, j’aurai aimé entendre d’autre mot de la part de mon vieux père. A croire que ces mots : fier n’existait pas dans son vocabulaire. Tout ce que je devais faire, ne pas lui faire honte. Quoi que je faisais n’était assez bien pour lui mais, aussi pour ma mère. Etre riche a ces avantages, mais cela je n’en voulais pas. Moi je voulais courir comme ces garçons derrière un ballon. Tomber dans l’herbe, me salir. Non j’avais le droit à des cours particuliers pour devenir un homme responsable. Je n’avais que cinq ans à l’époque quand tout a commencé. Voila mon enfance.

✎Vous avez tord de croire que la joie de vivre tient principalement aux rapports humains, vous vous trompez. Dieu en a mis dans tout ce qui nous entoure, on en trouve dans chaque détail, chaque petite chose de la vie quotidienne. Pour percevoir ces choses là, il suffirait de changer de point de vue.

Le nez plongé dans un vulgaire bouquin de français, je ne prêtais plus attention aux tic-tacs de l’horloge de la cuisine. Je ne peux pas dire que j’étais concentré sur ce livre de Maupassant, je n’étais pas un grand mordu de la littérature française. Je dois bien l’avouer tout ce qui s’approchait de ces « artistes » me donner de l’urticaire. Enfin bref je faisais semblant de le lire, je devais être devant cette fichue page depuis des heures. Mon esprit était ailleurs, j’étais préoccupé. Je guettais l’entrée de la porte au moins tous les cinq minutes pour voir sa silhouette passait la porte. Toujours rien, je me sentais frustré voire presque en colère. Une colère qui bientôt je ne parviendrais plus à contrôler. Le volume de la télévision augmenta encore, comme si mes pensées venaient troubler la tranquillité de mes parents. D’un geste je fermai avec hargne ce bouquin, et me levai de cette chaise où j’avais passé mon temps à faire le gardien. Je me dirigeai vers cette porte et l’ouvrit, l’air frais me fouetta le visage. Je m’adossai sur le mur de la véranda sortant une cigarette du paquet que j’avais enfoui dans ma poche. Une mauvaise habitude que j’avais pris dès mon dix-huitième anniversaire, Cas’ m’avait pourtant dit d’arrêter de fumer comme un pompier. Mais, ce n’était pas mon genre d’écouter les dires de ma petite sœur. Nos étions tout le contraire, j’étais plus du genre tout feu tout flamme Cas’ était l’eau paisible d’une rivière. Ce n’était pas ces différences qui nous empêchez de nous apprécier, nous avions une bonne relation frère-sœur. « Toujours en train de fumer, tu vas finir par te tuer avec Mathias. » Une voix cristalline celle de ma petite sœur, elle se trouvait là droite comme un i. « Je ne vois pas en quoi ça te regarde Cas’, je te signale que je suis déjà majeur. Venant d’une jeune fille qui a fait le mur, je me passerais de l’écouter.» Elle me regarda d’un regard noir, si à la place des yeux elle avait des pistolets, à ce moment précis je serais déjà mort. Je tirai encore une bouffé sur ma cigarette avant qu’elle ne finisse sa vie sous ma chaussure. J’enfoui mes mains dans mes poches et ne bougeai même pas d’un centimètre. « Tu m’énerves ! Les parents sont au courant ? » Je bougeai la tête de gauche à droite, elle lâcha un petit soupir avant de laisser tomber son sac. « Tu sais bien que je ne suis pas une balance. D’ailleurs tu sais bien de ce que je pense de ces sorties nocturnes. » Elle ne me répondit pas, c’était comme ça Cas’ n’aimait pas que je la juge ni personne d’autre. « Je sais ça, ce n’est pas la peine de me le répéter des milliers de fois. Tu me gonfles avec ta morale à deux balles Mathias. » Cas’ entra dans la maison claquant bien fort la porte, signe de son mécontentement. Dans moins d’une heure ça lui passera, quelques excuses et elle reviendra embêter son grand frère.

✎Penser que la vie humaine ne peut être régie que par la raison, c’est nier la possibilité même de la vivre.

J’étais assis là le regard dans le vide, réfléchissant à tout ce qui venait de se passer. J’avais suivi Sawyer à Miami, sur un coup de tête. Que je ne regrettais pas loin de là, ce que je regrettais c’est d’avoir laissé Cas’ dans les mains des parents. Elle ne survivrait pas avec eux, nous avions le même sang, la même chair mais nous étions tellement différents de nos géniteurs. Depuis mon arrivée je ne lui avais même pas appelé, un mauvais frère. Je pris mon portable et cherchai son prénom, la tonalité parvenait à mes oreilles. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire, désolé ? Quoi ? Bon sang ! « Lloyd le chef te demande ! » Je levai les yeux vers cet homme, puis daigna à faire quelques pas. Je n’avais pas encore raccroché il y avait toujours la tonalité provenant du téléphone. Jusqu’à ce que la voix fluette de Cas’ brisa ce bruit. « Mathias c’est bien toi ?! Mathias ! » Je pris encore quelque secondes avant de réaliser qu’elle était bien à l’autre bout de la ligne. « Je suis là pas besoin de crier. » Elle rigola j’imaginais ces traits se dessinait sur son visage. Ce qui me fit sourire par la même occasion. « Mathias je dois te dire quelque chose… » « Lloyd ! » « Je dois te laisser petite sœur, promis je te rappelle bientôt ! » « Attends.. » Je ne lui laissa pas un mot de plus, je venais de raccrocher et partit vers le bureau du chef. Je ne voulais pas me faire renvoyer alors que je venais à peine d’arriver. Mais, mon esprit était plus vers ma sœur et sa fameuse nouvelle. J’espére que ce n’était pas si grave que ça. La porte de mon chef apparu, pendant un moment je devais laisser mes problèmes de côté.